Dès l’enfance, je présentais des dispositions spontanées pour le dessin et la peinture qui ont accompagné mon adolescence. Cependant, les circonstances de la vie ne m’ont pas permis de les développer plus tôt. Le hasard d’une rencontre, en 1998, m’a incitée à briser les barrières qui me privaient d’une part essentielle de moi-même. Je me suis alors complètement investie dans cette aventure à la fois artistique et humaine qui m’est devenue vitale. Ce goût pour les Arts, je le tiens de mon père qui de sa Russie natale avait ramené pour tout bagage quelques dons artistiques. Durant des années, le motif s’est imposé avec une grande force. L’acrylique correspondait alors tout à fait à ma façon de capter sur le moment ce qui surgissait en moi et donnait dans ce premier jet l’atmosphère du tableau. Peu à peu, j’ai ressenti le besoin de quitter la réalité extérieure, de dépasser le filtre de l’esprit, d’entrer dans le monde du ressenti, de la réceptivité, de la créativité, où la première tache d’encre enclenche le dialogue silencieux avec la couleur qui m’entraîne au plus profond de ma réalité interne vers une confrontation avec l’inconnu . Par la fluidité de leur matière, les encres (encres de Chine, encres acryliques …) me permettent cet échange, cette recherche d’harmonie. Cette dernière étant avant tout, basée sur ma relation intime à la peinture et sur l’état de présence à soi-même qu’elle génère. Des années ont passé. Se laisser porter par ce dernier et avancer dans un état « de non vouloir » est chose difficile, mais ô combien gratifiante. Parfois, alors que j’ai la sensation d’être « au cœur de moi-même », je constate que ce n’est plus l’inconnu qui est en moi, mais l’inconnu qui est en nous, que je côtoie. |